Frieihjohr
fir unsri Sproch
4 avril, vignoble de Soultzmatt. Annulé
pour cause de covid.
Contre Coronavirus et autres pestes, la
grande leçon de Pâques (Résurrection et printemps). Oschtre:
An alle Hirscht gehn nèii Blettle uf,
un Blüeme stehn uf jedrer Matt in Masse.
Der Himmel, blaui mit heitre Wulke druf,
kat
sine Glanz un sini Fràid nit fasse.
Lire
la suite, traduction, méditation et courriels.
Comment avons-nous vécu l’épreuve du
confinement, qui a duré du 17 mars au 11 mai ? Dans certains villages, les
cloches ont résonné tous les soirs à 18 heures.
Juli im Rabland
Es glieiht e
stumpfe Glanz am Waldrand noh :
der Summertag
ligt brietlig uf de Ràwe.
Wie Bleidunscht
hat sich’s schwàr uf d’Fahrwàg gloh,
un Flimmerluft
verbrotet in de Gràwe.
Das isch die Zit
wu vor em Sunnefir
d’Eglàssle sich
verstecke in de Ritze
un Schàtte süeche
in der Ràwemür
Wu Summerveegel
gstiff un schlofrig sitze.
Es schmeckt noh
Schwàwelblüescht un Vitriol,
Stauibwulke
wirwle uf in dinne Süle,
un mànkmol rollt
’s un murrt ’s un rumpelt ’s hohl
am Kamm noh wun
als d’ Hagelgwitter dühle
vor eb si bràche
iwrem Ràwegrund
Mit Wulkewànd wie
gàli Hàxekuche,
un zàmmeschlage
in’re halwe Stund,
was d’ Rablit
grichte hàn in lange Wuche.
(Emile Storck, Melodie uf der Panfleet)
Juillet dans le vignoble
Un éclat fatigué rougeoie le long de l’orée de la forêt :
le jour d’été règne fiévreusement sur les vignes.
C’est comme un bouillard de plomb qui pèse sur le chemin,
tandis que l’air qui vibre cuit dans les fossés.
C’est le temps où les lézards fuyant le feu du soleil
se cachent en s’engouffrant dans les fissures
et recherchent l’ombre près des murets du vignoble
sur lesquels reposent des papillons engourdis et somnolents.
Ça sent la fleur de soufre et le vitriol,
des nuages de poussière s’élèvent en fines colonnes
et de temps à autre ça gronde et grogne et sonne creux
du côté de la crête où les orages de grêle guettent
avant de venir abattre sur la terre de la vigne
leurs murailles de nuées comme des sulfureuses cuisines de sorcière
et détruire en moins d’une demi-heure
ce que les vignerons avaient préparé durant de longues semaines.
(traduction Albert Strickler, dans Par les fossés et les haies)
Deux événements
1) Samedi 12 septembre, à 16h30,
conférence et lectures de Martine Blanché au PMC (Pôle Média Culture) de
Colmar. Voir flyer ci-contre.
2) Dimanche 13 septembre, à Guebwiller, au Centre sportif du Florival, de 10h à 18h, le Forum des associations. Le Cercle Emile
Storck tenait un stand. Présents Daniel Haering, Claude Diringer et Jean-Paul Sorg.
Photo Claude Diringer
Pas de réunion, pas de sortie, pas d’AG
non plus en cette triste année. Nous espérons dans le printemps. (Frieihjohr
màcht sich mit Glauiwe un Hoffe). Mais tout de même
4 publications, dans lesquelles le Cercle était partie prenante, ont jalonné cette année :
L’œuvre
dramatique d’Emile Storck, par Martine Blanché, chez Jérôme
Do Bentzinger Editeur, 33€. Présentation sous Œuvre dramatique.
Mathis
Nithart et la guerre des Paysans, 1525, par Michel Krempper,
chez Mulhousienne d’Edition, 20€. Présentation sous Œuvre dramatique.
Am
And vom Liad, par Edgar Zeidler, éditions Tourneciel,
15€. Présentation et bulletin sous Edgar Zeidler.
Rupture
et transmission, sous la direction de Dominique
Rosenblatt et Gérard Schaffhauser, Edition Transverse, avec CD, 20€.
Présentation sous Œuvre pédagogique.
30 août, dans L’Alsace, pages Guebwiller :
Annonce de l’arrivée d’un nouveau
proviseur au Lycée Emile-Storck! Le lycée des métiers et des services,
anciennement dit Lycée Hôtelier. Rectification le 1er septembre,
deux jours après notre lettre d’étonnement et de protestation ! Il s’agit
évidemment du Lycée Joseph Storck. C’est l’école élémentaire du haut de la
ville, sise derrière l’Eglise Saint-Léger, qui porte le nom d’Emile Storck.
Elle est spécialisée dans les classes bilingues.
Au fond, cette confusion d’un jour
montre que dans la mémoire collective le nom d’Emile Storck, le poète, est
devenu plus prégnant que le nom de son frère Joseph, l’inspecteur d’académie et
maire, citoyen d’honneur de la ville, « juste parmi les nations ».
Dans la biographie qui leur sera consacrée, on verra les parallèles et les croisements
de leurs lignes de vie.
In
memoriam
Paul Frick, dit Popaul. Décédé à Guebwiller le 23 octobre
à l’âge de 89 ans.
Figure rayonnante du théâtre alsacien et acteur, défenseur
de l’identité alsacienne.
Im
Elsàss in dam scheena Lànd / wu me drinn so guet düat lawa. /
Do drinn findsch
doch àllerhànd. / Ebbis natters kàt’s nit gawa. /
Doch ‘s Elsàss isch dàs
Elsàss nimm / wun ‘s isch gsi vor viele Johre.
Il n’avait pas
quinze ans, quand il monta sur les planches du Bangala,
au Cercle Saint-Léger, dont le restaurant était géré par
ses parents.
De là ce lieu pour nous « historique », nous l’avons
choisi plusieurs
fois pour nos réunions et nos agapes d’avant l’assemblée
générale.
(Et coïncidence : Roland
Egensperger, un petit-cousin de Jean Egen,
vient d’écrire et de nous adresser
ses souvenirs de ce que fut le Bangala
dans les années 1950. Découvrez le texte
sous Jean Egen.)
Frick Popaul, comme tout le monde
l’appelait, devint un des
principaux acteurs (cheville-ouvrière) du TAG
(Théâtre Alsacien de Guebwiller)
dès 1960 et il en fut le président pendant un
quart de siècle, de 1980 à 2005, passant le relais à Jean-Michel Clavey, mais
continuant à jouer et à écrire des sketchs pour les revues.
Se souvenir que le 4 avril 1965, un
dimanche soir, le TAG a joué, sur la scène du Foyer protestant, Maidle wiss im Felsetal, un drame en
trois actes publié par Emile Storck en 1962. En introduction, avant le lever du
rideau, Paul Frick chanta de sa voix chaude quelques airs du folklore de la
vallée. En 1978, le 15 avril, un samedi, pure soirée poésie. Récitants :
Paul Frick et Roland Wintzner, en habits. Présentation et glose par Raymond
Matzen. Titre dans les Dernières
Nouvelles d’Alsace : « Une riche soirée à la mémoire d’Emile
Storck, poète de l’essentiel ».
Un des grands mérites était d’avoir dans
le cadre du théâtre fondé et développé pour les jeunes – et même quelques
anciens - une école de dialecte. Elsassisch
lehra fer ‘s Theàter… Conscient que le dialecte n’était plus transmis
naturellement « à la maison », dans les familles, mais qu’il fallait
lui ménager un avenir comme Sundigssproch
peut-être, langue de culture et donc de théâtre, aussi de Witz, il voyait loin
et avait su effectivement rajeunir ainsi la troupe.
Jean Bader. Il s’est éteint à Buhl dans
la nuit du 16 au 17 novembre, à l’âge de 92 ans. Notre association, dont il fut
un membre de la première heure, se souvient de lui. Il l’avait soutenue dès ses
débuts, car toute l’histoire du Florival le passionnait. Il avait notamment
guidé une de nos sorties (Maibummel)
dans la grande carrière au-dessus du vignoble de Buhl. « La vieille
carrière. » Mer süecht vergàwez an
de Halde / e Wagle wu mer an’re nohgeh kat. // C’est en vain que l’on
cherche près des haldes / un chemin qui nous permettrait de la longer…
Daniel
Haering souligne que « citoyen emblématique et exemplaire de Buhl, il
était la mémoire vivante de la vie municipale, sportive, économique et culturelle de son village
natal. Toujours disponible pour les historiens et les militants. Membre
également de l’association Pro Hugstein,
qui œuvre pour la sécurisation des ruines et leur attrait touristique.