AccueilHistorique des éditoriaux 2021-2019L'association - Statuts - ChronologieAlbum photosContactE. Storck Bio-et bibliographie Quelques notes... le personnage, sa poésie202220212020201920182017Joseph Storck hommageStarculfus2016 Der Pfingstmontag et l'AG du 16 maiLes deux frères, Joseph et Emile (éléments biographiques)Œuvre poétique et traductionsAUDIOTHEQUEŒuvre dramatique: E Summertrauim; Mathis NithartŒuvre pédagogique (Lebensfreude)Œuvre épistolaire (Correspondance)Oeuvre entomologique (papillons)Guebwiller Alfred Kastler et Emile BaasAbbé Charles BraunJean SchlumbergerLina Ritter rencontresNathan KatzDaniel Muringer / Francis KrembelJean EgenMarguerite Gable-SennéRaymond BuchertClaude VigéeMulhouse: AF Neumann, Drumm, TroxlerGeorges Zink et Michel ZinkEdgar ZeidlerInfos / liensAuteurs florivaliens et l'AlsaceBulletin onlinep.2 traductionsp.3 Val des Nonnesp.4 témoignagesp.5 le bonheur alsacienArticles journauxGlossaire d'Emile StorckAuteurs florivaliensauteurs p.2Légendes,petites histoires du FlorivalDictionnaire toponymiqueGuebwiller BuhlMurbachLautenbach/SchweighouseL.Z. SengernLinthalMarksteinEtablissements industriels et publicsDictons, proverbes , légendesp.2p.3p.4p.5Veh, Watter, FàmelieHolz,noms d'oiseauxDictionnaire Thématique L'année, les mois, les joursles viandesl'écolepoissons & crustacésfruits et légumesle sport, les jeux, les loisirsL'habitationLes vêtements et accessoiresoutilsle corps humain et ses mauxl'hommeLa familleLa météo, le cielLes moyens de transport l'infrastructure routièreLes couleursEUR.Les animaux sauvages, gibier, oiseaux et poissons de nos contréesle vin, autour du vinles boissonsarbres de nos forêts et vergersla cuisine de A à Zfromages & laitagesépices, condiments... la ferme, les animaux, le matérielpains & pâtisseriesjardin, jardinageenvironnement musiquele quotidienfleursgéométrieNote sur la graphie Orthal utilisée pour l'alsacienouvrages consultésEuropeLieux d'AlsaceSpécialités alsaciennes Apprendre l'alsacien page 2ZàhleDictionnaireLes animaux sauvages, gibier, oiseaux, poissons et insectes exotiquesDico p. 2Dico p. 3Dico p. 4Livre d'OrLiens Sites internet
Cercle Emile Storck
Emile Storck Kreis
Guebwiller
Mathis Nithart (E Kinschtler im Bürekrieg) a été publié en 1967. Ce drame historique valut à l’auteur le 1er Prix du Concours Claus Reinbolt, organisé par la Fédération des Théâtres Alsaciens. « … Sans vos encouragements, je n’aurais pas osé présenter ma pièce au concours Claus Reinbolt. Merci encore une fois. Je regrette d’avoir enlevé le prix à des écrivains peut-être aussi méritants que moi, mais cette manière d’agir était la seule capable de me faire connaître au public alsacien. Je remettrai naturellement à la Fédération des T. A. la somme d’argent attachée à ce prix. Je crois que cela doit être possible, puisqu’il s’agit de Sociétés. » (Lettre à Paul Stintzi, 12 avril 1967)
Le drame en 4 actes Mathis Nithart a été représenté et interprété par le Théâtre Alsacien de Mulhouse (TAM / ETM) en novembre 1968. L’auteur a assisté à la Première le dimanche 17 novembre.
En 1989, du 25 août au 2 septembre, la pièce a fait l’objet d’un spectacle théâtral en plein air à Magstatt-le-bas, avec l’aide la commune, l’Agence culturelle et technique d’Alsace et la Fédération départementale du Théâtre amateur du Haut-Rhin.
Jugements sur Mathis
Nithart, e Kinschtler im Bürekrieg
…
Votre Mathis est une belle pièce, qui
n’est pas comme les autres du répertoire alsacien. Ce qui m’a plu, c’est
précisément le talent de lier le maître d’Issenheim à la guerre des Rustauds,
si difficile à mettre en scène. Vous y avez réussi. Je pense tout
particulièrement à la scène qui se passe à Schönensteinbach, cette abbaye qui
fut en effet incendiée par les Rustauds et où, enfin, une plaque commémorative
rappellera à tous que ce sol est sacré. Oui, votre pièce réaliste et malgré
cela mystique est une pleine réussite et littéraire et historique. »
Professeur
Paul Stintzi,
Mulhouse,
le 10 avril 1967
… Um es kurz zu sagen, Ihr Werk hat mich von Anfang bis
Ende in seinen Bann gezogen, und ich glaube, dass ihm eine starke
Theaterwirkung innewohnt. Das große Problem einer zeitgerechten und doch nicht
archaisierenden Sprache ist bei Ihnen in der Vollendung gelöst. Ihre knappe
Diktion, Ihre Kunst, den Wirrwarr des Geschehens in charaktervollen Gestalten
und prägnanten dramatischen Szenen aufzulichten, die Verstrickung Ihres Helden
in den Bauernkrieg ebenso glaubhaft zu machen wie seinen Reifeweg zur höchsten
Kunst, dies alles ist unmittelbar beeindruckend. Lassen Sie mich noch die
kraftvolle Lebendigkeit Ihrer Darstellung, die den Dramatiker von Geblüt zeigt,
rühmen. Hoch interessant ist Ihre Gleichsetzung des Nithart mit Grünewald.
Warum sollte er es nicht wirklich gewesen sein!
In nachbarlicher Verbundenheit
Ihr
Friedrich Franz von Unruh
Merzhausen bei Freiburg i. Br., 18.10.1967
E
summertrauim (e Màrlegschicht) a été publié par
l’auteur en 1966. L’auteur a écrit que cette pièce retrace sa propre histoire
poétique et transpose ses propres déboires…
« Ein
Märchenspiel, das nach meiner Meinung die Zuschauer belustigen sollte, wie ich
mich selber amüsierte, als ich es machte… » (Lettre à Raymond Buchert, 31
mai 1966)
« Mon frère pense que le Summertrauim est trop intellectuel pour les enfants. Certes, les
symboles ne sont pas pour eux. Mais qu’on écarte ces symboles, qu’on remplace
les personnages Imagination, Réalité, Raison, par une fée, une sorcière et un
sorcier quelconques, on reconnaîtra les deux principaux antagonistes de bien
des contes. Il y a suffisamment de vie sur la scène pour intéresser les
enfants, même s’ils ne comprennent pas tout… » (Lettre à M. Schmidt, du
Théâtre Alsacien de Mulhouse, le 3 juin 1966)
NOTE SUR LA
GRAPHIE UTILISÉE
Depuis qu'Emile STORCK a écrit sa pièce, a été mise en
place et s'est progressivement imposée ces dernières années une graphie
alsacienne homogénéisée, l'"Orthal", qui se propose de suivre autant
que possible celle de l'allemand standard. Emile STORCK, germaniste, avait
également suivi ce principe dans ces grandes lignes. Cependant, en présence des
deux prononciations possibles de la lettre "a", il avait opté – ainsi
que le poète Nathan KATZ – pour les graphies "a" pour [a] fermé
(proche du français "an" (dans, dent) sans nasalisation) et
"à" pour [a] ouvert ; la graphie "Orthal" fait l'exact
inverse.
Il nous a semblé nécessaire, pour ne pas semer la
confusion, surtout auprès des apprenants, d'intervertir les deux graphies.
Par ailleurs, la graphie "i" employée par
l'auteur peut correspondre à [i], mais, selon le cas, également à [é] : pour
les distinguer, le système Orthal a imaginé d'utiliser un "ì"
("ì" avec accent grave) pour le second. Nous avons distingué ainsi
les deux variantes sonores de la lettre en question dans le texte, sauf dans
les répliques attribuées aux personnages bâlois ou suisses : le 3è lansquenet
(3. Làndsknacht), la femme aubergiste (Wìrtene), Holbein (Holbei) et la tzigane
(Ziginre), choix dicté par la prudence et dans l'ignorance de ce que Emile
STORCK pouvait avoir dans l'oreille (ce qui ne signifie pas que parmi les
"i" de ces répliques, certains ne soient pas pour autant à être
prononcés [é].
Les graphies "a" et "à" ont toutefois
été également substituées pour les personnages cités, dans la mesure où il est
fort probable que l'auteur ait été attentif à ne pas laisser subsister
d’ambiguïtés à leur sujet.
Nous avons également substitué à la graphie
"e"(pour [è]) celle de "ä" quand elle correspond à une
voyelle avec "umlaut" en allemand standard.
Daniel
Muringer
Rien de concerté au départ, mais au fur et à mesure
des apports différents ont abouti à ce singulier ouvrage d’apparence un peu
hétéroclite, qui comprend avec des annexes une étude historique sur la Guerre
des Paysans en 1525 dans le sud de l’Alsace et une pièce de théâtre du poète
Emile Storck, qui a pour toile de fond la même période et le même espace. Ainsi
avons-nous la possibilité de comparer directement, dans un même volume, des
faits et des personnages, tels que l’historien peut les connaître et les expose,
et ce qu’un poète dramaturge en a retenu, ce qui l’a inspiré et ce qu’il a
librement inventé.
L’histoire éclaire la littérature, mais aussi la
littérature éclaire l’histoire, nous y fait pénétrer et la rend vivante. Elle
la complète, pourrait-on dire, en enrichit la compréhension, en imaginant des
variantes, en actualisant, par des expériences de pensée, certaines
virtualités. C’est un jeu. Voici ce qui aurait pu arriver et qui n’est pas
moins rationnel, cohérent, que la réalité advenue. Si le Mathis Nithart
d’Eschentzwiller, dont nous savons qu’il fut un meneur de la Guerre des paysans
dans sa région, et le Mathis Nithart peintre, surnommé plus tard Grünewald,
auteur du Retable d’Issenheim, avaient été une seule et même personne, étaient
un même personnage… ? Les droits de l’imagination sont imprescriptibles.
L’historien Michel Kremper s’est intéressé à Mathis
Nithart, prévôt d’Eschentzwiller d’après ses recherches, parce qu’une enquête
généalogique lui a fait découvrir que c’était un de ses lointains ancêtres. Il
s’est alors lancé dans un travail de reconstitution de la Guerre des Paysans en
cette contrée du Sundgau et, connaissant la littérature alsacienne, il a
naturellement pensé se référer à la pièce d’Emile Storck portant ce même nom de
Mathis Nithart.
Contacts avec le Cercle
Emile Storck Kreis. Sa vice-présidente, Martine Blanché, professeur
d’allemand, est l’auteur d’une thèse, L’œuvre
dramatique d’Emile Storck ; elle y a étudié à fond cette pièce en
particulier et tout son contexte historique. Elle s’engage à la traduire, avec
son mari François, également germaniste. Une gageure. Personne n’y avait encore
songé. Daniel Muringer, musicien, collecteur de poèmes et chants alsaciens, se
propose de saisir le texte en Orthal. Voir sa notice sur la graphie. Du coup,
la possibilité, qui était inespérée, s’offre d’une édition bilingue, ce qui est
l’idéal et donne à l’ouvrage une valeur littéraire et pédagogique prometteuse.
Voilà
quelle a été la genèse d’un livre dont on ose attendre un regain d’intérêt pour
l’un des plus grands, des plus purs, poètes alsaciens, pour son théâtre et,
plus largement, le répertoire du théâtre alsacien dramatique si mal servi et
connu. We have a dream : voir la
pièce sur scène, voir du théâtre vivant. Le théâtre vivant du peuple. Le
théâtre d’un peuple vivant.
Michel Krempper, Mathis Nithart et la guerre des Paysans, 1525, chez Mulhousienne
d’Edition, décembre 2019, 280 p. 20€.
L’originalité de l’ouvrage est de réunir dans un même volume
deux livres : une analyse historique de la dernière séquence de la Guerre
des Paysans sur les terres du Sundgau et, en édition bilingue, la pièce
dramatique d’Emile Storck, Mathis
Nithart, e Kinschtler im Bürekrieg (1966). Le récit historique et la
fiction théâtrale s’éclairent ici mutuellement.
Sur
cet épisode de la Guerre des Paysans, vu par l’historien M. Krempper et par le
poète E. Storck, lire l’article en pdf ci-dessous.
A
l’appui, 2 citations de l’historien Georges Bischoff (natif de Guebwiller),
tirées de son livre majeur Le guerre des Paysans / L’Alsace et la révolution du
Bundschuh 1493-1525, éd. La Nuée Bleue, 2010.
Page
9 : « La guerre des Paysans en Alsace n’a pas d’équivalent dans
l’histoire de l’Europe. »
Page 454 : « La
guerre des Paysans est un moment d’histoire que l’Alsace partage avec ses
voisines d’outre-Rhin, du Palatinat ou de la Lorraine sarroise. Certes. Mais,
comme on l’a montré, elle y occupe une position centrale, au sens organique de
ce terme, et cela suffit à lui reconnaître une personnalité
irréductible. »
Jérôme Do Bentzinger Editeur, Colmar, 2019. 268
pages. Texte de la thèse de doctorat soutenue en 1995 à l’université des
sciences humaines de Strasbourg, sous la direction d’Adrien Finck.