Nèijohr
Der Stundehàmmer kèit so schwar :
e Johr wurd bol bi andre si!
Mir kumme üs em Dunkle har
un lauife gege ‚s Dunkle hi.
Wàs hat uns ‚s àlte Johr denn gschankt ?...
Andlos schnurrt d’Zit im Ührgwind;
der Zeiger stigt, der Zeiger hankt,
in laare Garte geht der Wind.
E Armvoll Leid, e Hàndvoll Fraid,
viel Hoffnung un e wenig Glick…
Der Wind geht in der Dunkelheit,
dur‚s Schwàrze bohrt sich unsre Blick.
E Schatte steht am Gàrtegscheid
un wie n’e Schleier hankt dervor:
e Hàndvoll Fraid, e Armvoll Leid
un Hoffnung bringt uns ‚s nèie Johr.
So mecht uns doch der gietig Gott
Geduld fir noch zwei Monet ga.
Un wàs er sunscht noch mache wott
soll alles noh sim Wille gschah.
(Emile Storck, Lieder vu Sunne un Schatte)
Nouvel an
Le
marteau des heures tombe lourdement :
un
an de plus bientôt va céder sa place.
De
l’obscurité nous sortons
et
vers l’obscurité nous allons.
Tout
ce que cette année passée nous a donné !
Sans
fin le ressort de l’horloge dévide le temps,
l’aiguille
monte, l’aiguille descend et pend.
Dans
les jardins nus va le vent.
Une
brassée de peines, une poignée de joies,
beaucoup
d’espoir et un peu de chance.
Le
vent souffle dans l’obscurité
que
notre regard transperce.
Une
ombre se dresse au bout du jardin
et
le recouvre comme d’un voile.
Qu’une
poignée de joies, qu’une brassée de peines
nous
apporte l’an nouveau et l’espoir par-dessus.
Que
le Dieu de bonté nous donne malgré tout
la
patience de tenir encore douze mois
et
que tout ce qu’il nous réserve par ailleurs
se
fasse selon sa volonté.
(traduction Jean-Paul Sorg,
décembre 2020)