Schlumberger Jean
1877 (à Guebwiller) – 1968 (Paris)
Dans Eveils
(1950, Gallimard), l’écrivain de la Nouvelle
Revue Française est revenu sur ses années d’enfance et a décrit la ville
industrielle de Guebwiller telle qu’elle lui apparaissait.
« Une longue rue épousant le fond
de la vallée. A chaque extrémité, une place et une belle église de grès
rose : en haut, de proportions parfaites, le vénérable Saint-Léger, avec
ses trois tours romanes ; en bas, Notre-Dame, ruineuse folie des
princes-abbés de Murbach et chef d’œuvre de ce que l’art classico-baroque est
parvenu à façonner dans la dure pierre des Vosges. Un peu à l’écart, parmi les
maisons, la svelte église des Dominicains dont la vaste nef sert de marché
couvert. Mais sur toute cette architecture nos yeux d’enfant ne s’attardent pas ;
rien ne les y rend attentifs. La vie moderne est ailleurs, dans les usines à
cinq étages qui se dressent aux deux sorties de la ville. »
…
« Tandis que les cloches et les
bourdons appelaient les foules à la messe, les « bonnes familles »
allaient entendre le sermon dans une affreuse chapelle, tapie derrière le
chevet de Notre-Dame comme une pauvresse dans les draperies d’une reine. »
[C’était le temple protestant.]
Colloque sur « Jean Schlumberger et
la Nouvelle Revue Française » à
Guebwiller et à Mulhouse en décembre 1999. Actes du colloque réunis par
Gilbert-Lucien Salmon, professeur à l’UHA, et parus chez L’Harmattan en 2004.
Contribution de Jean-Paul Sorg sous le titre « Y a-t-il un éveil alsacien de Jean
Schlumberger ? ». A lire : Jean Schlumberger Un éveil alsacien?