L’observation et la collection
d’insectes, en particulier de papillons, ont été une longue passion pour Emile
Storck, naturaliste. En témoignent un extrait de l’inventaire de sa
bibliothèque (rayon Nature) et surtout sa collaboration pendant dix ans (donc
du temps où il habitait Digne, professeur au lycée de la ville, jusqu’à sa
nomination à l’Ecole Normale de Guebwiller en 1951) au Bulletin de la Société Entomologique de Mulhouse.
Un
congrès lépidoptérologique au ciel
La scène représente la Salle des Fêtes. Le Bon Dieu
s’adresse à l’assistance. Un chœur des anges l’accompagne dans les tribunes. A
l’ordre du jour, une nouvelle nomenclature des lépidoptères. Les confrères se
disputent.
Le texte de ce sketch, tapé à la machine, 7 pages conservées
sur papier pelure, a été retrouvé dans les archives de l’auteur. Verrons-nous
un jour ce sketch satirique dans une revue de théâtre ?
Au dos du tapuscrit, Emile Storck avait
ajouté à la main et au crayon : Copie de la saynète qui a motivé mon
exclusion de la Société Entomologique de Mulhouse.
Bibliothèque (sélection)
Adalbert Seitz,
Die grosse Schmetterlinge der Erde,
Stuttgart, 1914
Joyaux
ailés, un atlas des plus beaux papillons du monde,
Hachette, Stuttgart
Splendeur
des papillons, Colette, Plon (Paris)
Léon Lhomme, Catalogue des lépidoptères de France, 1923-1935
Frédéric Schnack, La vie des papillons, éd. Stock (traduction)
Friedrich
Schnack, Im Wunderreich der Falter,
1930
Dr Arnold
Spuler, Die Schmetterlinge Europas,
1910
Musée
entomologique des insectes, tome II Les papillons,
1877 éd. Rothschild
Der Schmetterlingssammler, Illustrierte Taschenbücher für die Jugend, Stuttgart
Das kleine Schmetterlingsbuch, in Insel Verlag, Leipzig
BSEM (14 Bulletins de la Société Entomologique
de Mulhouse)
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Auroraveegele II (Mel 66)
Kleiner Büe,
iwer was spannt
sich dini Hand ?
Iwer was druckt si sich züe ?
Papillon wiss un rot,
unte goldiggrien gflittert,
awer d’ Fàttig verknittert,
d’Farb los un halwer tot !
Lüeg wie n’er zittert un zuckt
un an de Finger tüet klàwe !
Hàttsch ne nit kenne loh làwe ?
Fir was hasch ne verdruckt ?
Hasch welle spile dermit,
dich an der Scheenheit fràie ?
Summerveegel un Màie
die vertrage das nit.
Scheenheit im Farwekleid
isch als gar schnàll verrisse !
Hil nit un mach dir ke Gwisse,
Machsch jo ‘s Beese nit zleid.
Lide ligt in der Natür,
Stàrwe un Todesneete
gheere zum Làwe wie ‘s Teete.
Mir kumme oi noch ans Tür !
(Emile Storck,
Melodie uf der Panfleet)
Papillon
Aurore II
Sur quoi,
petit bonhomme,
as-tu étendu ta main ?
Sur quoi se referme-t-elle ?
Sur un papillon blanc et rouge,
le dessous miroitant d’un vert
doré,
mais les ailes flétries,
les couleurs effacées, à demi
mort !
Vois comme il tremble et
tressaille
et reste collé à tes
doigts !
N’aurais-tu pas pu le laisser
vivre ?
Pourquoi l’as-tu écrasé ?
As-tu voulu le prendre pour
jouet,
te réjouir de la beauté ?
Les papillons comme les fleurs
ne supportent pas ça.
La beauté dans sa robe de
couleurs
est si vite déchirée !
Ne pleure pas et ne charge pas ta
conscience,
ce n’est pas sciemment que tu
fais le mal.
La souffrance est dans la nature,
mourir et les affres de la mort
font partie de la vie, tout comme
l’acte de tuer.
Un jour viendra aussi notre tour.
(traduction Jean-Paul
Gunsett,
dans Par les fossés er
les haies)
MAIAKAFER
Se sìnn àls
gfloga z’Nàcht
Wia riesig kleina Starnla
Unter da Strosslàterna
Ìn d’r Vollmondspràcht
Mìr han sa àls vu da Baim dràbgschettelt
Wia Hàgel senn sa derno àwakèit
A Manker hamm’r schu a so verhèit
In Nàstiecher igwìckelt
In Kretzerladala igsperrt
Mit Nodla duragstocha àss sa noch schnüfa känna
Mainsch, d’Meischta sìnn jo schu verschreckt, verreckt.
Verzèih s uns, Maiakafer.
Daniel
Muringer (1979 )