Comment classer cet homme, homme
d’Eglise, pédagogue, publiciste, érudit, poète ? Les historiens
consciencieux de la littérature alsacienne ne mentionnent en général que son
nom et le titre du recueil de poèmes et de chansons qu’il fit paraître en 1868 :
Das Bölchenglöckchen (« La clochette du Ballon »).
Les historiens plus rapides et plus cavaliers de la même littérature
l’ignorent tout à fait. Il pourrait avoir plus de chance de figurer dans une
histoire sociale de notre région et, en particulier, dans l’histoire, encore
mal synthétisée, du catholicisme alsacien au XIXe siècle.
Cependant, c’est surtout
l’écrivain bilingue, l’auteur admirable des Légendes du Florival ou la
mythologie allemande dans une vallée d’Alsace, que nous voudrions réhabiliter ici. C’est un livre que son
inspiration philosophique et son style rapprochent, toutes proportions gardées,
de l’ouvrage de Chateaubriand, Le génie du christianisme. C’est
un peu cela, une défense et une illustration du génie du christianisme, à une
échelle locale, dans le cadre évidemment limité d’une vallée vosgienne, mais la
démonstration est si bien conduite qu’elle prend une valeur générale.
Emile Storck s’en est beaucoup
inspiré dans ses 27 poèmes qui composent la partie Legande, Bàllàde un Sàge, dont la traduction reste à faire, de Lieder vu Sunne un Schatte.
Poésie et mythologie germaniques
Biographie et analyse de son œuvre littéraire en
français et en allemand.
« Je garde à l’abbé Braun mon
entière admiration pour avoir, quand il était encore temps, collecté aux
sources encore vives l’ensemble presqu’exhaustif des récits et légendes du
Florival, et d’en avoir proposé l’insertion dans une structure cohérente d’explication.
Aucune autre région d’Alsace, me semble-t-il, ne pouvait s’enorgueillir d’un
travail aussi systématique et aussi accompli. »
Francis Gueth
Conservateur
de la Bibliothèque municipale de Colmar
(Conclusion
de sa préface : Des dieux, des
héros, et du Florival)