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Cercle Emile Storck
Emile Storck Kreis
Guebwiller
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Emile Storck
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Marie-Reine PLANTE née CUNY
Ecole Normale dinstitutrices de Guebwiller
Promotion 1953-1957

Monsieur Émile Storck a été notre excellent professeur d'allemand durant notre scolarité à GUEBWILLER. Il nous faisait aussi bénéficier de sa culture musicale en nous passant des disques 78 tours sur un phonographe portable à manivelle. Certaines d'entre nous se souviennent davoir écouté des opérettes d'OFFENBACH et la cantatrice Elisabeth SCHWARTZKOPF.
Une petite partie de la promotion venait de contrées non alsaciennes (FRANCHE-COMTÉ, LORRAINE et même LANGUEDOC). Ce « petit groupe », très « en retard » dans la maitrise de la langue allemande, a eu le privilège de recevoir des cours supplémentaires dispensés par M. STORCK, cours souvent très amusants car il avait beaucoup d'humour (voir l'anecdote racontée ci-jointe). Il aimait aussi parler plantes, fleurs et insectes, domaines qu'il affectionnait. Le même « petit groupe » partait rarement dans la famille aux petites vacances. M STORCK, fort gentiment, nous prêtait alors son phono-valise que nous emportions dans la nature et sur lequel nous passions des disques « dansants »

J'ai des souvenirs très heureux et très émus en pensant à M. Storck qui fut pour moi, avant tout, un exemple d'humanisme et de tolérance.
Monsieur STORCK et une élève indisciplinée :
Il m'est arrivé d'être une élève très indisciplinée même si j'étais très intéressée par un cours et pleine de respect pour un enseignant.
Et ce fut le cas un jour, avec M. STORCK, en terminale Sciences Ex.
J'étais en train de lire, hors cours, le célèbre roman « Autant en emporte le vent ». Arrivant à un endroit crucial du roman, je ne pus mempêcher d'essayer d'en lire la suite lors d'un cours dallemand, le livre étant sur mes genoux. Mais notre maître avait l'œil ! Il se dirigea tranquillement vers moi et saisit le gros volume (735 pages !) qu'il me confisqua momentanément et me dit dune voix inoubliable : « Mademoiselle CUNY, le baccalauréat, autant en emporte le vent ! ».
Heureusement, je travaillai l'allemand tant que je pus et je réussis mon bac. Javoue avoir cherché souvent l'édition brochée GALLIMARD 1939 de 735 pages, que je lisais en 1956. Quelqu'un pourra peut-être me dire si c'était un livre de la bibliothèque de l'E.N. ?
Dans ma vie d'adulte et en pensant à cette anecdote et à M. STORCK, si indulgent, je cherchais et j'ai trouvé un jour à ma grande joie, cette édition, en Bretagne, chez un brocanteur!
Une autre « histoire » me revient à propos de M. STORCK. Je crois me souvenir qu'un jour il nous demanda ce que nous voulions faire plus tard et dans quel pays. Je ne sais pourquoi, je répondis que je voudrais enseigner en Afrique. Il m'expliqua à quelles difficultés je risquais d'être confrontée. Il se trouve que la vie ma menée à MADAGASCAR de 1964 à 1970, puis en CÔTE DIVOIRE et au CAMEROUN pour des missions plus brèves (je devins chercheuse en océanologie biologique). Je lui ai écrit lorsque j'étais à MADAGASCAR pour lui rendre compte de mon parcours. Il ma répondu très affectueusement. Malheureusement j'ai perdu cette lettre et je le regrette beaucoup.
A propos de son enseignement particulier à des « non-alsaciennes » dont je suis (lorraine), il nous faisait des cours avec, à l'appui, son cher livre « Alltag und Sonntag » que j'ai gardé précieusement et qui a servi à ma fille. (J'ai encore un devoir du 10 juin 1955 qui ne semble pas corrigé, et à la fin duquel je posais tout simplement une question par écrit). Je me souviens encore très bien de ses leçons en chansons ou poèmes, par exemple : « Mit dem Pfeil, dem Bogen », (Schiller) « Die Kapelle » (UHLAND), « Heidenröslein », « Gefunden », « Mailied », surtout « Erlkönig » (GOETHE), « Lorelei » (HEINE), et avec les partitions musicales !
Je ne suis pas devenue une très bonne germaniste mais jai été initiée aux grands auteurs et je l'en remercie. Maintenant j'aimerais savoir s'il est lui-même l'auteur de certains poèmes ou textes du livre par exemple :
« Schulbeginn », « Die Schnecke », « Herbstnacht », « Die Baümchen », et bien d'autres non signés.

Ndlr. Il est l'auteur des poèmes.


La foire de la Saint-André, d'r Àndresmark
Bernadette ZINDERSTEIN se souvient
C'était le premier lundi du mois de décembre, jour du grand et incontournable marché de la St André à GUEBWILLER. Depuis toujours les écoles de Guebwiller, de la maternelle au Lycée, sont fermées l'après-midi de ce lundi pour permettre aux enfants d'aller au marché. Évidemment, vu le régime disciplinaire qui régnait à l'EN. Les normaliennes n'étaient pas autorisées à sortir, même après les cours.
Une année, M. STORCK arrive dans notre classe ce lundi soir lorsque nous étions en étude, chargé de deux gros paquets en papier kraft et se mit à nous distribuer des mandarines et des Mannalas (bonshommes en pâte à brioche spécialité alsacienne de la St Nicolas). Nous étions toutes ravies et émues !

Ndlr
La foire Saint-André une vieille institution guebwilleroise : Auff S. Andreas tag so alhier iahrmarkt ist, kamen die gärtner von Collmar, undt brachten allerhandt garten gewex, zwibeln, rueben, kraut, knoblauch etc. Gebweiler Chronik 1540

Christiane BESSON-BURNER, Marraine de la promotion 1953-1957
à
Bernadette ZINDERSTEIN
Une anecdote à son sujet : avec deux copines nous sommes allées en forêt et avons trouvé de nombreux champignons ; connaissant son amour pour la nature en général, et les champignons en particulier et pensant avoir trouvé un moyen déchapper à l'interrogation écrite, prévue pour le lendemain, nous avons composé un énorme plateau fait avec une écorce darbre garni de mousse, pour présenter une vingtaine de champignons différents ; nous avons déposé le plateau devant la porte de sa maison, avec un mot : « à identifier, s'il vous plaît ». Le lendemain il est arrivé au cours, avec le plateau réorganisé en 3 sections « comestibles, non comestibles et vénéneux » et bien sûr tous les noms ! Nous avons eu droit à un cours sur les champignons (peut-être en allemand quand même !) mais l'interrogation écrite était oubliée !
Graines de Culture ...
Fin juin, ma route longe le Lac des Quatre Cantons . . .
Les noms des villages suisses et des sites liés à l'histoire de Guillaume Tell, Fluelen, Küssnacht, Uri, Schwyz, Unterwald. . . font surgir de ma mémoire, le souvenir des cours de littérature allemande du professeur Emile Storck.
Avec passion, il tentait de nous entraîner dans les univers de Schiller, de Goethe, de Lessing, à la suite de Tell, de Faust, de Minna . . .
Nous étions ses élèves à l'Ecole Normale de Guebwiller, mais nous ne connaissions pas la chance qui était la nôtre, d'être les élèves d'un écrivain, dramaturge et poète lui-même, tant Emile Storck était discret quant à ses oeuvres personnelles.
Bien au-delà des exigences grammaticales ou syntaxiques du professeur de langue, ou de celles visant à perfectionner notre élocution et souvent relevées par «Sie zischen, Fraülein! », je dirais qu'il fut pour ses élèves « un semeur de graines de Culture », une expression « clin d'oeil » pour honorer, en lui, aussi le naturaliste.
Je me souviens du philatéliste : en tant que correcteur du mémoire de fin d'études que j'avais consacré à la colombophilie, E. Storck y avait inséré le timbre représentant le pigeon voyageur, porteur du dernier message du Fort de Vaux, lors de la Bataille de Verdun.
Ce n'est que bien des années plus tard, que je découvris les recueils de poèmes d'Emile Storck.
La petite maison qu'il habitait, rue du Vieil Armand, dans le quartier de mon enfance, rappelle qu'il fut aussi un homme qui a vécu, souffert, aimé ; mais le chemin des élèves croisait seulement celui du professeur et nous ignorions que ses pensées et émotions étaient transcendées par l'écriture.
Il n'est pas trop tard pour la rencontre de l'oeuvre et à travers elle, de l'écrivain :
le Cercle Emile Storck nous y invite . . .
Maïté Frey-Schermesser
Ecole Normale de Guebwiller 1961-1965